Journal numérique – Entrée #1 – La fibre numérique dans les veines

La fibre numérique dans les veines ou Le « moi je, moi je » et mes ambitions

Nota Bene : Pour mon cursus universitaire, il m’a été demandé d’écrire une synthèse sur une expérience extra-universitaire. J’ai décidé de partager cette synthèse avec vous 🙂

Lorsque l’on me pose la question : « Et que fais-tu dans la vie ? », il m’est souvent amené à justifier ma réponse face à l’étonnement de mon interlocuteur. Vous demandez-vous sûrement, à votre tour, qu’elle est donc ma réponse ? Rien de bien incroyable mais semble-t-il assez peu commun. Je suis en effet étudiant en Histoire en troisième année de licence, Représentant Mozilla – communicant pour Firefox OS, infographiste à mes heures perdues – ayant déjà publié un jeu vidéo indépendant avec des amis, et en cours de reconversion vers des études en ingénierie informatique à l’école 42 l’année prochaine.

« Indécis ? »

Dit-on, puisque pour un certain consensus âgé de plus de 35 ans (m’a-t-il été donné de constater), il ne paraît pas évident de lier la poussière des livres avec la fibre numérique ; l’analyse littéraire avec l’étude empirique scientifique ; ou les nouvelles technologies avec l’archéologie. Ce sont pourtant tant de choses qui me passionnent et qui prennent sens.

Si aujourd’hui je devais justifier mon choix, je me contenterais sûrement d’énoncer une anecdote à propos d’inuits, de spiritualité chamanique liant la Terre et le Ciel, et d’un jeu vidéo à visée historique nommé « Never Alone ». Qu’est-ce qui lie donc tout ces éléments – c’est pour moi la création artistique, l’échange et la transmission. Une volonté qui me guide depuis tout petit à devenir acteur de mon présent grâce à un échange permanent entre soi et l’héritage du passée.

Bien que tout ceci n’est que théorique et peu appliqué à ce que je fais réellement, laissez-moi donc présenter mes différentes activités ; je ne vous parlerais ici que de mon expérience en tant que contributeur Mozilla.

Être responsable et responsabiliser

Mon travail de bénévole chez Mozilla en tant que Remo m’a permis d’enrichir mon expérience professionnelle et humaine, d’autant plus que je dois faire face à certaines responsabilités.

J’ai en effet signé un contrat en Janvier dernier, m’identifiant comme Représentant Mozilla (Remo) de ma communauté française parmi d’autres et engageant l’image de Mozilla à travers les actions que j’entreprends au nom de la Fondation. Mais cela fait depuis 2 ans que je suis un contributeur actif de la communauté francophone.

J’ai ainsi organisé divers événements grand-public et communautaires dans les locaux ou bureaux de Mozilla à Paris – un cadre de travail idyllique puisque les locaux sont situés sur les Grands Boulevards et sont au cœur d’une bâtisse enregistrée au Patrimoine Français.

J’ai aussi participé à l’écriture d’articles pour le groupe de communication Firefox OS que j’ai animé et géré avec d’autres Mozilliens de Septembre 2014 à Mars 2015 : http://wiki.mozfr.org/FirefoxOS/GroupeCommunication, le site est ici http://firefoxos.mozfr.org

À travers l’exercice de mes contributions, j’ai été amené à faire preuve d’initiative, n’ayant pas de contrat stipulant des taches à effectuer, tout est basé sur le volontariat. Ce qui d’une part m’a appris à me responsabiliser, et dans la gestion d’un groupe de communication à responsabiliser chaque personne tout en considérant les aptitudes et la capacité de volontariat de chacun.

Se projeter dans l’avenir

Mais alors, comment cette expérience me permet-elle de me projeter un plus dans l’avenir et mon projet professionnel ?

La communication est toujours un outil, utile dans l’avancement personnelle et professionnelle, que ce soit pour négocier un prêt à la banque, ou convaincre un employeur d’une idée géniale, ou bien même essayer d’obtenir une augmentation de salaire, après tout. Et je suis sûr que cela me servira en toute circonstance dans mon avenir.

De plus, gérer un travail avec des bénévoles c’est aussi apprendre à travailler en groupe tout en respectant l’autre. Une qualité nécessaire aujourd’hui dans le monde du travail : bien communiquer et savoir convaincre, tout en restant conscient que l’on peut être aussi convaincu par l’autre. Les meilleurs projets sont ceux qui s’inspirent de toutes affinités et savent rebondir face aux différentes thématiques rencontrées.

Travailler avec une communauté, ce n’est pas seulement accomplir des taches et rentrer chez soi, c’est aussi travailler chez soi et vivre avec les gens d’une communauté en amenant ce travail à la maison. On doit ainsi apprendre à faire la part des choses, mais aussi responsabiliser sa démarche. Je n’ai pas peur de dire qu’aujourd’hui j’ai gagné en maturité, bien qu’il me reste tant à apprendre. C’est justement ce désir d’apprentissage et d’échange entre chacun qui m’a séduit étant Remo. Le contexte de travail est bien plus qu’un lieu mais la conception qu’on se fait de la communauté avec ses interactions.

Le mot de la fin

Le numérique prend une place considérable dans notre vie, et aide grandement l’historien à consulter des sources en ligne partout dans le monde – ce monde de l’Internet est un monde neutre capable d’engranger des masses d’information indistinctement de leur contenu. Mais c’est surtout un espace libre d’expression (dans le respect de tout à chacun, j’aime à rajouter). Avec mon travail pour la Fondation Mozilla, j’ai appris à protéger cette neutralité de l’Internet, et ainsi permettre l’émulsion de connaissance et le partage de tous.

L’Histoire m’a appris à regarder l’autre avec un regard détaché de mes propres mœurs – travailler en harmonie. Et l’Internet est pour moi la continuité de cet échange incessant.

L’esprit communautaire m’a beaucoup appris. Bien que le mot communauté en France tende plus souvent à des représentations péjorative dans un imaginaire populaire (moi fut-il un temps), j’ai surtout appris que le sentiment d’appartenir à un groupe plus grand, tempère les sentiments individualistes – peut-être une qualité importante dans un monde du « moi je, moi je » avait une fois affiché le Time Magazine sur sa couverture. Mais bien sûr attention à ne pas se perdre dans la masse et oublier qui l’on est.

J’espère ainsi sur ces quelques mots faire bon usage de mon expérience pour rentrer dans la vie actif et surtout construire le monde de demain grâce à l’innovation. Une innovation que je ne peux concevoir sans l’émoi de la connaissance partagé grâce à l’Internet et le numérique – ce pourquoi je cherche à m’en faire un garde-fou.

Puis après tout le numérique est aussi une réponse apportée par certains politiques comme lieu d’une nouvelle manne économique. C’est pourquoi après des études en histoire qui m’ont permis de développer mon regard critique (dans tous les sens du terme) mais surtout compréhensif sur le monde, j’aimerais continuer mes études en ingénierie informatique.

À moins que l’État ne viennent justement à nous couper l’herbe sous le pied : Loi Renseignement – Des hébergeurs menacent de quitter la France en cas d’adoption de la loi.